Le vendredi 12 février 2010

Je suis une Thérèse


C’est quoi au juste une Thérèse ?

Si vous avez vu le feuilleton télévisé « pause café », ben, vous savez presque tout ! Je dis presque car si la Thérèse de ce feuilleton avait le mérite de modifier un peu l’image de l’assistante sociale, vieille fille coincée - jupe grise souris effarouchée – gilet bleu marine sur chemisier col Claudine – coupe au carré - talons plats, il véhiculait pas mal d'idioties aussi et surtout l'idée qu'une Thérèse pouvait tout régler, même les situations impossibles. Mary Poppins, quoi.

Après presque 30 ans d’expérience, je dis que c’est un métier de merde (et pourtant j’ai eu la chance de faire partie de ceux qui ont pu choisir leur métier !) et que je ne conseille à personne autour de moi. Après avoir accueilli longtemps des stagiaires, aujourd’hui, je ne le fais plus. Une partie de celles que j’ai connues n’ont pas terminé leur formation et d’autres n’exercent pas… écœurées avant même de commencer leur vie professionnelle.

Parmi les nombreuses collègues croisées dans ma vie professionnelle, un nombre de plus en plus important craque, le « burn out » qu’ils disent, mon cul oui ! C’est que tu pètes un câble surtout quand tu es Thérèse de secteur ou à l'aide sociale à l’enfance. Et quand ce n’est pas la dépression (appelons les maladies par leurs noms !) c’est un bon petit cancer et ça ce n’est pas moi qui le dit, c’est le médecin du travail où je bosse.

Mais tout le monde, ou presque, s'en fout de ça. Avoir affaire à une assistante sociale, c'est bon pour les autres. C'est pas comme avoir besoin d'une infirmière; tout le monde va avoir besoin de soins à un moment ou à un autre de sa vie.
Et puis c'est connu, une Thérèse, soit ça ne fait rien (pour les gosses maltraités) soit elle retire les enfants (les mêmes maltraités).


A suivre...

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